Lettre à un spectre disparu, devenu aujourd'hui quelqu'un d'autre.
Ceci n’est qu’un
simple témoignage de ce que j’ai aperçu de toi, depuis ces mois où je t’ai, tour
à tour côtoyé, approché,e mais tu restes pour moi difficile à atteindre, indescriptible
comme le chant des sirènes ravivant le cœur des marins, partis vers d’autres
horizons.
Je commence là ou tu t’arrêtes, dans l’immensité de tes rêves qui traverse le
temps et l’espace de ce lieu aseptisé qui nous a vu nous rencontrer.
Dans les flots jaillissant de tes espoirs et de tes
aspirations , qui t’emmèneront loin, toujours plus loin, dans l’ivresse de ton
voyage, contre vents et marées, j’espère que tu trouveras un lieu ou te poser.
Cette fille au regard fort a croisée ma route.
De talon en peignoir, elle a décrochée ma mâchoire. La détermination que l’on
peut lire dans ces yeux coule jusqu’à ces doux cils. Sur ta bouche doucement
maquillée, d’un rouge glacé brûle avec décontraction chaque cigarette dans un
nuage de fumée qui monte vers les cieux.
Oiseau de nuit, qui t’habille aux
couleurs de tes humeurs, de l’arc-en-ciel qui brille en toi, nous percevons un
spectre de lumière, qui passe virevolte devant nous.
Tes ondes et tes courbes dépassent les
codes et les cases.
Si l’on n’arrête pas un peuple qui
danse, on arrête pas moins une femme qui croque la vie à pleine dents, aussi
vite qu’une tablette de chocolat.
Bon voyage Anna, ne t’oublie pas et
devient ce que tu as envie d’être mais, fait attention, le marin rêveur qui
t’envoie cette lettre, sait que certains auront envie de profiter de toi,
d’autres hommes plus brutes, pourrait se sentir éclipsés derrière ton éclat.
Brille mais ne perd, pas pied.
Un gars lent qui te veut du bien.
Nathan aujourd'hui Nathanael, Solune