lundi 24 juin 2019


Lettre à un spectre disparu, devenu aujourd'hui quelqu'un d'autre. 

 Ceci n’est qu’un simple témoignage de ce que j’ai aperçu de toi, depuis ces mois où je t’ai, tour à tour côtoyé, approché,e mais tu restes pour moi difficile à atteindre, indescriptible comme le chant des sirènes ravivant le cœur des marins, partis vers d’autres horizons.

Je commence là ou tu t’arrêtes,  dans l’immensité de tes rêves qui traverse le temps et l’espace de ce lieu aseptisé qui nous a vu nous rencontrer. 

Dans les flots jaillissant de tes espoirs et de tes aspirations , qui t’emmèneront loin, toujours plus loin, dans l’ivresse de ton voyage, contre vents et marées, j’espère que tu trouveras un lieu ou te poser.

 Cette fille au regard fort a croisée ma route. De talon en peignoir, elle a décrochée ma mâchoire. La détermination que l’on peut lire dans ces yeux coule jusqu’à ces doux cils. Sur ta bouche doucement maquillée, d’un rouge glacé brûle avec décontraction chaque cigarette dans un nuage de fumée qui monte vers les cieux.

Oiseau de nuit, qui t’habille aux couleurs de tes humeurs, de l’arc-en-ciel qui brille en toi, nous percevons un spectre de lumière, qui passe virevolte devant nous.

Tes ondes et tes courbes dépassent les codes et les cases.

Si l’on n’arrête pas un peuple qui danse, on arrête pas moins une femme qui croque la vie à pleine dents, aussi vite qu’une tablette de chocolat.

Bon voyage Anna, ne t’oublie pas et devient ce que tu as envie d’être mais, fait attention, le marin rêveur qui t’envoie cette lettre, sait que certains auront envie de profiter de toi, d’autres hommes plus brutes, pourrait se sentir éclipsés derrière ton éclat.
          Brille mais ne perd, pas pied.

 Un gars lent qui te veut du bien. 
Nathan aujourd'hui Nathanael, Solune

dimanche 23 juin 2019

 Point d'ancrage, point de souture.

Peu à peu dans le murmure confus d'un étudiant en face du chômage, confronté à sa vie, se trace avec lucidité le destin d'une génération de trans classes, de déclassés et de reclassés.

Relégués sans frontières, sans terre d'accueil, berçés entre des origines diverses, charmés par des promesses d'ascension, bloqués dans abîmes d'errance.

Mutés à plusieurs endroits, dispatchés à travers la mondanité, le temps qui passe.
le crépuscule d'un monde qui disposait encore de l'énergie fossile mais qui voir malgré tout venir l'effondrement, en continuant à pomper les nappes phréatiques.

Là ou le passé est entreposés, dans des pages webs, où la beauté du moment reste figée et fait scintiller l'amertume du passé.

Quand tu te prends à espérer encore pouvoir vivre sans céder à la tyrannie des marchés, camarade, quand tu te rends compte que la vie suis parfois un chemin sinueux où tu rencontreras tour à tour, camarades d'un soir, ami.e.s d'une vie, bourreaux de travail et apprentis écrivains à la sauvette en manque d'inspiration.


Dans cette constellation de règles éparses ou se tisse un jeu social, tu arrives en suivant le fil à découvrir des classes sociales virtuellement construites qui perdureront le temps de donner naissance à de nouvelles fractures.